Citroën Jumper 2.2 HDi 140cv

Fiabilité du Citroën Jumper 2.2 HDi 140cv : quels sont les problèmes ?

Le Citroën Jumper 2.2 HDi est un pilier du monde utilitaire et du camping-car. Cependant, le moteur 2.2 HDi 140cv (et ses variantes 100, 120, 130cv) de la génération 2006-2016 est tristement célèbre pour ses problèmes de fiabilité catastrophiques, pouvant mener à une casse moteur. Il est crucial de savoir que ce bloc n’est pas un moteur PSA (DW12), mais un moteur Ford, le « Puma ».

Les infos à retenir

  • 🚨 Un moteur à la fiabilité « loterie » : Il s’agit du moteur Ford « Puma » (ou Duratorq), et non d’un moteur Citroën/Peugeot. Sa réputation est très mauvaise sur les modèles Euro 4 et Euro 5 (2006-2014).
  • 🔥 Le problème N°1 : la casse de piston. La panne la plus grave et la plus fréquente est une défaillance des injecteurs (souvent Denso) qui, en se mettant à fuir ou à mal pulvériser, grillent le piston. La casse moteur est totale.
  • 💧 Les autres pannes : Ce moteur est aussi connu pour ses problèmes de vanne EGR et de pompe à huile.
  • Les moteurs 2.0 BlueHDi (depuis 2016) sont bien meilleurs : En 2016, PSA a remplacé ce moteur Ford par son propre bloc 2.0 BlueHDi, qui est nettement plus fiable (mais qui a ses propres soucis d’AdBlue).

Pourquoi le moteur 2.2 HDi (Puma) est-il si problématique ?

Ce moteur, fruit d’une collaboration Ford-PSA, a équipé les Jumper/Boxer/Ducato. Malheureusement, il souffre d’un défaut de conception majeur au niveau du système d’injection. Avec le temps, les injecteurs (souvent de marque Denso) peuvent se gripper ou mal fonctionner. Au lieu de pulvériser un fin brouillard de gazole, ils « gouttent » ou injectent de manière incorrecte. Ce jet de gazole liquide vient frapper la tête du piston, ce qui nettoie le film d’huile protecteur. Le piston, n’étant plus lubrifié ni refroidi, surchauffe, se fissure, voire fond. Le résultat est une perte de compression totale sur un cylindre et une casse moteur. Cette panne peut survenir à des kilométrages très variables, parfois dès 80 000 km.

Quels sont les symptômes d’alerte à ne jamais ignorer ?

Une casse de ce type peut être soudaine, mais elle est souvent précédée de signes avant-coureurs que vous devez absolument écouter :
– Un bruit de « cliquetis » ou de « claquement » moteur plus prononcé à froid.
– Une fumée blanche/bleutée à l’accélération.
– Des démarrages difficiles.
– Des à-coups ou des pertes de puissance.
Au moindre de ces signes, un test des retours d’injecteurs chez un diéséliste est une urgence. Changer un injecteur défectueux (300-500€) est toujours moins cher que de changer un moteur (8000-12000€).


Le moteur a-t-il été fiabilisé par la suite ?

Oui. Le problème touche principalement les versions Euro 4 (100/120 ch) et Euro 5 (130/140/150 ch) produites jusqu’en 2014-2015. Face à cette hécatombe, PSA a fini par abandonner ce moteur. Pour la norme Euro 6 (à partir de mi-2016), le Jumper est équipé du moteur 2.0 BlueHDi (codes DW10), un bloc 100% PSA (le même que sur les 508, 3008…). Ce moteur est considéré comme très fiable et robuste. Son seul point faible connu est le système de dépollution AdBlue® (problème de réservoir), mais il n’est pas sujet aux casses moteur.

MoteurAnnées (approx.)Norme EuroAvis Fiabilité
2.2 HDi (Puma/Ford)2006 – 2015Euro 4 & 5Risque élevé (Injection, pistons)
2.0 BlueHDi (DW10/PSA)2016 – 2019Euro 6Fiable (sauf AdBlue)
2.2 BlueHDi (DW12/PSA)2019+Euro 6.dFiable (sauf AdBlue)

L’avis du mécanicien spécialiste utilitaires

« Le 2.2 ‘Puma’, c’est l’enfer. C’est le moteur que je refuse d’acheter en occasion. C’est une loterie. J’ai vu des pistons fondus à 100 000 km sur des camping-cars qui n’ont jamais forcé. C’est toujours pareil : un injecteur qui pisse. Si un client veut un Jumper de ces années-là, je lui dis de chercher le 3.0 HDi. C’est un moteur Iveco, il est indestructible. Mais le 2.2, c’est non. Les 2.0 BlueHDi d’après 2016 sont bien, c’est le jour et la nuit. »


Un achat d’occasion à très haut risque

Acheter un Jumper 2.2 HDi d’occasion (avant 2016) est un pari que peu de professionnels sont prêts à prendre. Le risque de casse moteur est statistiquement très élevé et les coûts de réparation sont exorbitants. Si vous êtes bloqué avec ce moteur, un entretien ultra-rigoureux (vidanges rapprochées, huile de qualité, surveillance des injecteurs) est votre seule chance de le préserver. Pour un nouvel achat, privilégiez impérativement les versions 2.0 BlueHDi.


Foire Aux Questions (FAQ)

🤔 Cette panne est-elle prise en charge par Citroën ?

Sur des véhicules aussi âgés (souvent plus de 8 ans), et malgré le défaut de conception avéré, obtenir une prise en charge constructeur est quasiment impossible. Vous devrez supporter le coût de la réparation, sauf si vous prouvez un vice caché contre votre vendeur.

➡️ Le Fiat Ducato a-t-il le même problème ?

Non. C’est un point clé. Le Fiat Ducato (le « troisième jumeau ») n’a pas utilisé ce moteur Ford. Il a conservé ses propres (et excellents) moteurs Iveco/Sofim (2.3 JTD et 3.0 JTD). C’est pourquoi, sur ces années-là, le Ducato est considéré comme infiniment plus fiable que ses cousins Jumper et Boxer.

🚐 Je l’ai sur mon camping-car, que faire ?

Prévention, prévention, prévention. Faites des vidanges tous les 10 000 km ou tous les ans. N’utilisez que de l’huile haut de gamme. Faites analyser vos retours d’injecteurs par un diéséliste tous les 50 000 km. Évitez les sous-régimes et n’utilisez que du gazole de grande station.

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