Jeune médecin en formation dans un hôpital en Suisse, illustrant comment y faire son internat (assistanat).

Faire son internat de médecine en Suisse : le guide

Vous êtes externe en médecine ou jeune interne en France, et l’idée de poursuivre votre formation en Suisse vous attire. Salaires plus élevés, meilleures conditions de travail, formation réputée… les avantages semblent nombreux. Mais comment s’y prendre ? Peut-on réellement « faire son internat » en Suisse ? Quelles sont les démarches et les équivalences de diplômes ?

Le système de formation post-graduée en Suisse est très différent du système français, et le terme « internat » n’y a pas le même sens. Ce guide complet a pour but de vous éclairer sur la réalité de la formation de spécialiste en Suisse pour un médecin français, les étapes incontournables (la fameuse MEBEKO) et les avantages et inconvénients de cette aventure exigeante.

Les infos à retenir

  • 🇨🇭 Pas d' »internat » mais un « assistanat » : En Suisse, il n’y a pas de concours de l’internat. Après les études, le jeune médecin devient « médecin-assistant ». Il est salarié par un hôpital et choisit sa spécialité en postulant à des postes. C’est un système plus flexible mais aussi plus concurrentiel.
  • 📄 L’étape cruciale : la reconnaissance MEBEKO. Pour pouvoir exercer en Suisse, même en tant qu’assistant, vous devez faire reconnaître votre diplôme de médecin français par la Commission des professions médicales (MEBEKO). C’est la première démarche administrative, à anticiper.
  • 🗣️ La maîtrise de la langue est indispensable : Pour travailler en Suisse romande, un niveau de français C1 est attendu. Pour la Suisse alémanique, un niveau B2/C1 en allemand est un prérequis absolu pour trouver un poste.
  • 💰 Avantages et inconvénients : Les salaires sont bien plus élevés et les conditions de travail souvent meilleures qu’en France. En contrepartie, le coût de la vie est très élevé et la concurrence pour les postes dans certaines spécialités est très rude.

Comprendre le système suisse : de l’internat à l’assistanat

En France, l’internat est un statut d’étudiant de 3ème cycle, obtenu sur concours (les ECN), qui dure plusieurs années et qui mène à un Diplôme d’Études Spécialisées (DES). En Suisse, la logique est différente.

Après l’obtention du Master en médecine (6 ans), le jeune diplômé suisse obtient son diplôme fédéral de médecin. Il n’est plus étudiant. Pour se spécialiser, il doit trouver un poste de médecin-assistant dans un service hospitalier formateur reconnu par l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM). Il devient alors un salarié de l’hôpital. C’est en accumulant plusieurs années d’assistanat dans différents services agréés qu’il obtiendra à la fin son titre de spécialiste FMH (Fédération des médecins suisses).

Pour un Français, cela signifie qu’il ne faut pas chercher un « poste d’interne », mais bien une offre d’emploi pour un « poste de médecin-assistant ».

beau paysage montagne suisse

Les démarches incontournables pour un médecin français

1. La reconnaissance du diplôme par la MEBEKO 📄

C’est la porte d’entrée administrative. La MEBEKO est l’organisme qui vérifie que votre diplôme de médecin obtenu dans l’UE est équivalent au diplôme fédéral suisse. La procédure se fait en ligne sur leur site. Elle est assez simple pour un diplôme français, mais elle est payante (environ 800-1000 CHF) et peut prendre plusieurs mois. Anticipez ! Sans cette reconnaissance, impossible d’obtenir une autorisation de pratique.

2. L’inscription à l’ordre des médecins (FMH)

Une fois votre diplôme reconnu, vous devrez vous inscrire à la Fédération des médecins suisses (FMH) et à l’association cantonale des médecins du canton où vous souhaitez travailler.

3. La recherche d’un poste de médecin-assistant 💼

C’est une recherche d’emploi classique. Vous postulez à des offres publiées sur les sites des hôpitaux universitaires (HUG à Genève, CHUV à Lausanne…), des hôpitaux cantonaux, ou sur des plateformes spécialisées. La concurrence est forte, notamment pour les spécialités chirurgicales ou très prisées. Un dossier solide (bon classement aux ECN, stages pertinents, lettres de recommandation) est un atout majeur.

Focus sur le niveau de langue

Ne sous-estimez pas cette exigence. Pour travailler en Suisse alémanique, on ne vous demandera pas seulement de parler allemand, mais souvent de comprendre le suisse-allemand (Schwiizerdütsch), qui est un dialecte très différent. Une immersion linguistique avant de postuler est souvent une nécessité. En Suisse romande, le français est la langue de travail, mais la concurrence avec les diplômés locaux est directe.


Une expérience exigeante, mais un tremplin professionnel

En conclusion, « faire son internat en Suisse » est une expression qui recouvre la réalité d’un projet d’expatriation professionnelle en tant que médecin-assistant. C’est une démarche exigeante qui demande une préparation administrative rigoureuse (MEBEKO) et une forte compétitivité pour décrocher un poste.

Cependant, les avantages sont considérables : une rémunération sans commune mesure avec celle d’un interne français, des conditions de travail souvent plus respectueuses, et l’accès à une formation post-graduée d’excellente réputation. Pour un jeune médecin motivé et bien préparé, un assistanat en Suisse est une expérience incroyablement formatrice et un véritable tremplin pour une carrière internationale.


Foire Aux Questions (FAQ)

Quel est le salaire d’un médecin-assistant en Suisse ?

Les salaires sont très attractifs, mais varient selon les cantons. En première année, un médecin-assistant gagne généralement entre 6 500 et 8 000 CHF bruts par mois (environ 6 700€ à 8 200€). Ce salaire augmente avec l’ancienneté. Il faut cependant le mettre en perspective avec le coût de la vie en Suisse, qui est l’un des plus élevés du monde.

La formation suisse est-elle reconnue en France ?

Oui. Grâce aux accords européens, un titre de spécialiste FMH obtenu en Suisse est reconnu en France et dans toute l’UE. Après avoir terminé votre formation en Suisse, vous pourrez revenir pratiquer en France en tant que spécialiste sans avoir à repasser d’examen.

Est-il plus facile de trouver un poste en Suisse romande ou alémanique ?

La Suisse alémanique, qui représente la plus grande partie du pays, offre quantitativement plus de postes. La barrière de la langue fait que la concurrence y est souvent un peu moins rude pour les médecins français, à condition de maîtriser parfaitement l’allemand. En Suisse romande, la concurrence est directe avec les diplômés des universités de Genève et Lausanne.

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