Vous rentrez d’un voyage magnifique en Amérique du Sud, au Pérou, en Bolivie ou en Colombie. Là-bas, vous avez découvert la feuille de coca, mâchée par les locaux pour lutter contre le mal d’altitude ou simplement consommée en infusion (« mate de coca ») comme un thé. Cette plante, profondément ancrée dans la culture andine, vous a plu et vous aimeriez en ramener un petit sachet en souvenir. Mais est-ce légal ?
La réponse à cette question est sans aucune ambiguïté et ne souffre d’aucune exception : oui, l’importation, la détention et la consommation de feuilles de coca sont strictement interdites en France. Même si son usage traditionnel est culturel et anodin dans les pays d’origine, la feuille de coca est classée comme un stupéfiant par la loi française et internationale. Tenter d’en ramener peut avoir des conséquences très graves.
Les infos à retenir
- ❌ Oui, c’est totalement illégal : La feuille de coca est classée sur la liste des stupéfiants en France, au même titre que la cocaïne, le cannabis ou l’héroïne.
- 🌱 La raison : le principe actif. La feuille de coca contient des alcaloïdes, et notamment la cocaïne. C’est la matière première qui sert à produire la drogue. C’est pourquoi la plante elle-même est interdite.
- 🛂 Risque à la douane : Tenter d’importer des feuilles de coca (même un petit sachet pour votre consommation personnelle) vous expose à une interception par la douane, à la confiscation et à de lourdes sanctions.
- ⚖️ Sanctions pénales : L’importation de stupéfiants est un délit passible de plusieurs années d’emprisonnement et de dizaines de milliers d’euros d’amende. Même si la justice est souvent plus clémente pour de petites quantités, le risque est bien réel.
Pourquoi la feuille de coca est-elle classée comme stupéfiant ?
C’est souvent une source d’incompréhension pour les voyageurs. Dans les Andes, mâcher de la feuille de coca est un acte social et culturel, aux effets stimulants très légers, comparables à ceux d’un café fort. Comment cette plante traditionnelle peut-elle être mise dans le même sac que la cocaïne, une drogue dure et dévastatrice ?
La raison est chimique. La feuille de coca à l’état naturel contient entre 0,5% et 1% de l’alcaloïde cocaïne. C’est cette substance, même en faible concentration, qui lui vaut son classement sur la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 de l’ONU, que la France a signée. La loi ne fait pas de différence entre la matière première et le produit transformé. Posséder des feuilles de pavot (qui servent à faire l’opium) est tout aussi illégal que de posséder de l’héroïne.

Quels sont les risques concrets à en ramener en France ?
Penser que « ce n’est que des feuilles » et que « ça passera inaperçu » est un très mauvais calcul. Les services des douanes sont particulièrement vigilants sur les vols en provenance d’Amérique du Sud.
L’interception à la douane 👮
Que ce soit par un contrôle aléatoire ou grâce à une brigade canine, si les douaniers trouvent des feuilles de coca dans vos bagages, la procédure sera immédiate. La marchandise sera saisie et détruite, et un procès-verbal d’infraction sera dressé.
Les sanctions pénales ⚖️
L’importation de stupéfiants est un délit douanier et pénal. Pour une petite quantité destinée à la consommation personnelle, vous ne risquez probablement pas une peine de prison ferme, mais vous vous exposez à une amende douanière très élevée et à une inscription à votre casier judiciaire. Pour des quantités plus importantes, la justice peut considérer qu’il s’agit de trafic, et les peines encourues sont alors criminelles (jusqu’à 10 ans de prison et 7,5 millions d’euros d’amende).
Focus : Et les produits dérivés (bonbons, thé…) ?
La règle est la même. Les bonbons à la coca, les infusions (« mate de coca ») en sachet ou les autres produits dérivés contiennent des extraits de la feuille et donc des alcaloïdes. Ils sont tout aussi illégaux à l’importation que les feuilles elles-mêmes et seront saisis de la même manière. Ne prenez aucun risque avec ces « souvenirs ».
Un souvenir de voyage à laisser sur place
En conclusion, la réponse est simple et sans appel : il est formellement interdit de ramener des feuilles de coca en France. Loin d’être un souvenir anodin, elles sont considérées par la loi comme une drogue, et leur importation vous expose à des conséquences judiciaires et financières très sérieuses qui peuvent gâcher bien plus que votre retour de vacances.
Profitez de l’expérience et des traditions andines sur place, où la consommation de la feuille de coca est un acte culturel et légal. Mais avant de refaire votre valise, assurez-vous qu’il n’en reste plus une seule feuille. Le meilleur souvenir que vous puissiez rapporter est celui de votre voyage, pas celui d’une convocation au tribunal.
Foire Aux Questions (FAQ)
La feuille de coca est-elle addictive ?
Sous sa forme naturelle (mâchée ou en infusion), l’effet stimulant est très léger et la dépendance est considérée comme très faible, voire inexistante, contrairement à la cocaïne, qui est un produit chimique pur et extrêmement addictif.
Est-ce que je risque quelque chose si j’en ai consommé sur place ?
Non, absolument rien. La consommation dans les pays où elle est légale (Pérou, Bolivie…) n’est pas un délit pour la loi française. C’est l’acte d’importer la substance sur le territoire français qui est réprimé.
Et si j’ai une ordonnance pour un usage thérapeutique ?
La feuille de coca n’a aucune reconnaissance thérapeutique en France. Aucune ordonnance, même d’un médecin étranger, ne peut justifier son importation. Elle n’est pas considérée comme un médicament mais comme un stupéfiant.