Carte de l'Italie, illustrant les risques du non-paiement pour un Français.

Ne pas payer une amende d’Italie : les risques

Le voyage en Italie était magnifique, mais plusieurs mois après votre retour, une lettre à l’en-tête officiel arrive dans votre boîte : une « multa », une amende, le plus souvent pour être entré dans une ZTL (Zone à Trafic Limité) sans autorisation. Le montant est élevé, la procédure semble complexe, et l’envie de la classer verticalement est très forte. Après tout, que risquez-vous vraiment ?

Attention : l’époque où les amendes transfrontalières pouvaient être ignorées est bel et bien révolue. En vertu d’accords européens, les autorités italiennes ont aujourd’hui des moyens très efficaces pour vous retrouver et vous faire payer. Ne pas payer une amende d’Italie est un très mauvais calcul. Ce guide vous explique pourquoi et quels sont les risques concrets que vous encourez.

Les infos à retenir

  • Une très mauvaise idée : Ignorer une amende italienne est fortement déconseillé. Les autorités italiennes collaborent efficacement avec la France pour retrouver les contrevenants.
  • 🇪🇺 L’Europe vous rattrape : Une directive européenne facilite l’échange d’informations sur les infractions routières. Les autorités italiennes obtiennent légalement votre adresse via votre plaque d’immatriculation.
  • 📈 Des frais qui explosent : Si vous ne payez pas l’amende initiale, celle-ci sera transmise à une société de recouvrement en France, qui ajoutera des frais de dossier très importants, faisant doubler ou tripler la somme de départ.
  • 🇮🇹 Le risque en Italie : Même si le recouvrement en France échoue, votre dette reste enregistrée en Italie. Lors d’un prochain voyage, un contrôle routier ou même un passage à un péage pourrait se transformer en une saisie sur place.

Le piège N°1 : La ZTL (Zone à Trafic Limité)

La grande majorité des amendes reçues par les touristes en Italie proviennent des ZTL (« Zona a Traffico Limitato »). Ces zones, qui protègent les centres historiques de la plupart des villes italiennes (Florence, Pise, Rome, Milan…), sont surveillées par des caméras. L’entrée y est réservée aux résidents. Chaque passage non autorisé sous un portique déclenche automatiquement une amende. Vous pouvez donc recevoir 3 ou 4 amendes en une seule journée si vous avez cherché votre chemin dans le centre-ville.

panneau zona traffico limitato, Italie (ZTL)

Les conséquences du non-paiement

1. Le recouvrement en France 🇫🇷

Les autorités italiennes mandatent le plus souvent des sociétés de recouvrement privées basées en France ou en Europe. Vous recevrez alors des lettres de relance de plus en plus menaçantes. Ces sociétés ajoutent des frais de gestion qui peuvent être très élevés. Si la somme est importante, elles peuvent aller jusqu’à engager une procédure judiciaire en France pour obtenir une injonction de payer.

2. Le fichage en Italie 🇮🇹

Même si vous ignorez les lettres de relance, votre dette ne disparaît pas en Italie. Votre nom et votre plaque d’immatriculation sont enregistrés dans les fichiers de la police. Lors d’un futur voyage en Italie, même des années plus tard, les conséquences peuvent être directes :

  • Lors d’un contrôle routier : La police verra votre impayé et pourra exiger le paiement immédiat de la dette majorée, voire immobiliser votre véhicule.
  • Lors de la location d’une voiture : Certaines agences de location peuvent avoir accès à ces fichiers et refuser de vous louer un véhicule.

Focus : Le cas des voitures de location

Si vous avez commis l’infraction avec une voiture de location, c’est encore plus simple pour les autorités. L’agence de location recevra l’amende, vous identifiera comme le conducteur, et transmettra vos coordonnées aux autorités. De plus, elle vous facturera des « frais de dossier administratif » très élevés (souvent 40-50€), prélevés directement sur votre carte de crédit, pour cette simple transmission d’information.


Une « douloureuse » à prendre au sérieux

En conclusion, ne pas payer une amende reçue d’Italie est un pari risqué. La coopération européenne rend le recouvrement de plus en plus efficace, et les sociétés spécialisées sont tenaces. Vous risquez de voir votre dette initiale doubler ou tripler avec les frais de dossier.

La meilleure stratégie est de prendre ses responsabilités. Si l’amende est justifiée, payez-la rapidement pour bénéficier du montant minoré. Si vous estimez qu’elle est injustifiée (vous aviez une autorisation de votre hôtel pour la ZTL, par exemple), utilisez les voies de recours indiquées sur le procès-verbal pour la contester en bonne et due forme. Ignorer le problème est la pire des solutions.


Foire Aux Questions (FAQ)

Comment payer l’amende depuis la France ?

L’avis de contravention (« verbale ») que vous recevez contient toutes les informations nécessaires. Le paiement peut généralement se faire très simplement en ligne par carte bancaire sur le site de la municipalité concernée, ou par virement bancaire international (IBAN).

Au bout de combien de temps l’amende est-elle prescrite ?

C’est un point complexe. En Italie, le délai de notification de l’amende à un résident étranger est de 360 jours. Une fois notifiée, la dette elle-même a un délai de prescription de 5 ans. Il y a donc très peu de chances que votre amende « s’efface » avec le temps.

Comment contester une amende ZTL ?

La contestation doit se faire en italien. Les seuls motifs de contestation valables sont : vous aviez une autorisation de votre hôtel situé en ZTL (il faut fournir la preuve), le véhicule a été volé, ou la plaque d’immatriculation a été mal lue. Contester simplement parce que vous « ne saviez pas » n’a aucune chance d’aboutir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *