C’est le cauchemar absolu de tout voyageur aux États-Unis. Un accident, une maladie soudaine, et vous voilà contraint de passer par les urgences ou d’être hospitalisé. Quelques semaines plus tard, de retour en France, une facture astronomique arrive : des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars pour quelques jours de soins. Une somme impossible à payer. Que faire ? Peut-on simplement ignorer cette facture ?
La découverte du coût exorbitant des soins aux USA est un choc violent. Face à une dette aussi colossale, il est crucial de ne pas céder à la panique et de ne surtout pas faire l’autruche. Ce guide a pour but de vous expliquer les risques et de vous donner un plan d’action pour gérer cette situation de crise.
Les infos à retenir
- 🛡️ Votre bouclier n°1 : l’assurance voyage. C’est la première et la plus importante des actions. Si vous aviez souscrit une bonne assurance voyage avant de partir, contactez-la immédiatement. C’est elle qui doit négocier et payer la facture.
- ❌ Ne jamais ignorer la facture : Ne pas répondre ne fera pas disparaître la dette. L’hôpital la vendra à une agence de recouvrement qui vous poursuivra en France, et cela pourrait compromettre vos futures entrées aux États-Unis.
- 🧾 Demandez une facture détaillée (« Itemized Bill ») : Les premières factures sont souvent des résumés. Exigez une facture détaillée ligne par ligne pour vérifier les coûts et identifier les erreurs, qui sont très fréquentes.
- 🗣️ La négociation est la clé : Le système de santé américain est un business. Les prix affichés sont souvent gonflés. Il est toujours possible de négocier la facture à la baisse, surtout si vous n’êtes pas assuré.
Le réflexe vital : votre assurance voyage
Avant même de discuter de la facture, revenons à la base. Personne, absolument personne, ne devrait mettre un pied aux États-Unis sans avoir souscrit une assurance voyage avec une couverture des frais médicaux très élevée (minimum 500 000 €, idéalement 1 000 000 €). C’est non négociable.
Si vous êtes dans cette situation et que vous aviez une assurance : contactez leur plateau d’assistance 24h/24. C’est leur travail de prendre le relais. Fournissez-leur tous les documents. Ils se mettront en contact direct avec l’hôpital pour gérer le paiement. Votre problème est, en principe, résolu.

Que faire si vous n’aviez pas d’assurance ? Le plan d’action
Si vous n’étiez pas assuré, la situation est critique mais pas désespérée. Vous devez devenir proactif.
1. Demandez la facture détaillée (« Itemized Bill ») 🧾
Ne payez rien sur la base de la première facture sommaire. Contactez le service de facturation de l’hôpital (« Billing Department ») et exigez une facture détaillée. Vous y découvrirez peut-être des erreurs grossières (médicaments que vous n’avez pas eus, examens en double…).
2. Négociez le montant 📉
C’est une pratique courante aux USA. Contactez à nouveau le « Billing Department ». Expliquez votre situation : vous êtes un particulier, non-résident, non-assuré (« self-pay »), et vous n’avez pas les moyens de payer cette somme. Demandez quel est le « discount » ou le tarif qu’ils appliquent aux compagnies d’assurance américaines, qui est souvent 40 à 60% plus bas que le prix public. Proposez un paiement immédiat d’une somme réduite (si vous le pouvez) en échange de l’annulation du reste de la dette.
3. Renseignez-vous sur les aides financières de l’hôpital (« Financial Assistance »)
De nombreux hôpitaux, notamment les « non-profit », ont des programmes d’aide pour les patients à faibles revenus. Même en tant qu’étranger, vous pouvez tenter de remplir un dossier de demande d’aide financière (« Financial Assistance Application »).
Focus sur les agences de recouvrement
Si vous ne répondez pas, l’hôpital finira par vendre votre dette à une agence de recouvrement (« collection agency »). Ces agences peuvent être très agressives. Elles peuvent tenter de faire valoir la créance devant un tribunal français via des procédures complexes (l’exequatur). Même si cela aboutit rarement pour des particuliers, cela reste un risque. De plus, une dette non payée aux USA peut être signalée aux agences de crédit américaines et potentiellement compliquer une future demande de visa ou votre passage à l’immigration.
Gérer la crise, une étape à la fois
En conclusion, recevoir une facture d’hôpital astronomique des États-Unis est une expérience traumatisante. Ignorer le problème est la pire des solutions. La première étape est de vérifier si une assurance (assurance voyage, assurance de votre carte bancaire…) peut couvrir les frais.
Si ce n’est pas le cas, vous devez entrer en communication avec l’hôpital. En demandant une facture détaillée, en négociant fermement et en explorant les pistes d’aides financières, il est presque toujours possible de réduire considérablement le montant initial. C’est un processus long et stressant, pour lequel l’aide d’un professionnel (avocat spécialisé) peut s’avérer nécessaire si les sommes sont très importantes. La prévention, via une bonne assurance voyage, reste la seule véritable protection contre ce risque majeur.
Foire Aux Questions (FAQ)
L’assurance de ma carte Visa Premier ou Gold Mastercard est-elle suffisante ?
Elle peut l’être, mais il faut être très prudent. Ces assurances ont des plafonds de remboursement (souvent autour de 155 000€) qui peuvent être rapidement atteints en cas d’hospitalisation lourde aux USA. De plus, elles exigent souvent que vous ayez payé votre voyage avec la carte. Lisez les conditions générales en détail. Une assurance voyage complémentaire est souvent une sécurité indispensable.
La Sécurité Sociale française peut-elle m’aider ?
La prise en charge des soins urgents et imprévus aux USA par la CPAM est très limitée. Elle se fait sur la base des tarifs forfaitaires français, qui sont dérisoires par rapport aux coûts américains. Par exemple, une journée d’hospitalisation facturée 10 000$ pourrait être remboursée à hauteur de quelques centaines d’euros. Il ne faut absolument pas compter sur elle.
Puis-je être interdit de séjour aux USA si je ne paie pas ?
Une dette civile, même hospitalière, n’est pas en soi un motif de refus d’entrée sur le territoire. Cependant, si l’hôpital a engagé une procédure judiciaire contre vous et qu’un mandat a été émis (un cas extrême), cela pourrait vous bloquer à la frontière. C’est un risque faible mais non nul.