L’Italie, avec ses paysages spectaculaires, ses côtes et ses montagnes, semble être un terrain de jeu idéal pour le camping sauvage. L’idée de planter sa tente face à un lac alpin ou de dormir dans son van face à la mer est séduisante. Mais est-ce légal ? La réglementation italienne est complexe et souvent mal comprise. Avant de vous lancer, un point sur ce qui est interdit, toléré et autorisé s’impose.
Les infos à retenir
- ❌ Le principe de base : c’est interdit. Le « campeggio libero » (camping libre) est officiellement interdit sur l’ensemble du territoire italien par une loi-cadre nationale. Les amendes peuvent aller de 100€ à 500€.
- ⛺️ La nuance importante : le bivouac est parfois toléré. Une distinction est faite entre le « camping » (s’installer durablement) et le « bivouac » (passer une seule nuit, du coucher au lever du soleil). Le bivouac est souvent toléré en haute montagne, loin des zones habitées.
- 🚐 Pour les vans/camping-cars : stationner n’est pas camper. Vous avez le droit de stationner (et de dormir à l’intérieur) partout où une voiture peut le faire, à condition de ne montrer aucun signe de camping (pas de cales, de marchepied, de table…).
- 👍 Les alternatives sûres : Pour éviter les ennuis, privilégiez les aires de camping-car (« Area Sosta Camper »), le camping à la ferme (« Agricampeggio ») ou les applications de partage comme Park4Night.
Que dit la loi italienne sur le camping sauvage ?
La règle générale est simple : le camping sauvage est interdit. Cette interdiction est particulièrement stricte et contrôlée dans les zones touristiques, sur tout le littoral, à proximité des sites historiques et dans les parcs nationaux et régionaux. Tenter de planter sa tente sur une plage des Pouilles ou dans un champ en Toscane en plein mois d’août est la quasi-certitude de recevoir la visite des Carabinieri et une amende salée.
Cependant, la réglementation est aussi décentralisée. Chaque région, voire chaque commune, peut avoir ses propres règles. Certaines régions très rurales et montagneuses (Val d’Aoste, Abruzzes) peuvent tolérer le bivouac en altitude pour les randonneurs, mais toujours en dehors des parcs protégés et sous des conditions strictes (pas de feu, discrétion absolue…).
Quelle est la différence cruciale entre « camper » et « stationner » avec un van ?
C’est la clé pour les voyageurs en van, fourgon ou camping-car. Le Code de la route italien vous autorise à stationner sur une place de parking autorisée, au même titre qu’une voiture. Vous avez le droit de dormir à l’intérieur. Mais le moment où vous commencez à « camper » est précisément défini : c’est lorsque vous dépassez le périmètre de votre véhicule. Sortir une table et des chaises, ouvrir un auvent, déplier un marchepied ou mettre des cales de stabilisation est considéré comme du camping, et est donc interdit en dehors des zones prévues à cet effet. Tant que vous restez « invisible » de l’extérieur, vous êtes en train de stationner.

Quelles sont les meilleures alternatives pour un voyage serein ?
Plutôt que de risquer une amende, l’Italie offre de nombreuses solutions pour dormir en pleine nature ou à moindre coût.
L’Area Sosta Camper
L’Italie dispose d’un réseau très dense d’aires de service et de stationnement pour camping-cars (« Area Sosta Camper » ou « Area Attrezzata »). Elles vont du simple parking gratuit à des aires très équipées avec eau, électricité et vidange, pour un prix modique (10-20€ la nuit).
L’Agricampeggio (Camping à la ferme)
C’est une solution fantastique pour une expérience authentique. De nombreuses fermes (« agriturismo ») proposent quelques emplacements pour des tentes ou des vans. C’est l’occasion de goûter aux produits locaux et de profiter d’un cadre rural et paisible.
Les applications collaboratives
Des applications comme Park4Night sont indispensables. La communauté y partage des milliers de « spots » testés et commentés : parkings tolérés, aires gratuites, emplacements en pleine nature… C’est une mine d’or, mais lisez toujours les commentaires récents pour vérifier si le lieu est encore autorisé.
L’avis du vanlifer habitué de l’Italie
« Le camping sauvage ‘pur’ en Italie, il faut oublier, surtout près des côtes. C’est la chasse aux amendes. Par contre, la vie en van y est très facile si on respecte la règle d’or : discrétion absolue. On arrive le soir, on ne sort rien, on dort, et on repart tôt le matin sans laisser la moindre trace. Je m’aide beaucoup de Park4Night, mais je privilégie les ‘Area Sosta’ dès que je veux me poser un peu, prendre une douche et faire le plein. C’est le meilleur compromis entre liberté et tranquillité. »
La discrétion et le respect, clés d’un voyage réussi
Si le rêve du camping sauvage total en Italie est illusoire, le voyage itinérant y est tout à fait possible et agréable. En comprenant la distinction entre le bivouac toléré en montagne et le camping interdit sur la côte, et en maîtrisant la nuance entre « stationner » et « camper » avec votre van, vous pourrez profiter de la beauté de l’Italie sans enfreindre la loi. L’utilisation des nombreuses alternatives légales reste la voie la plus sereine.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Puis-je dormir dans ma voiture sur un parking ?
Oui, la règle est la même que pour un van. Tant que vous êtes correctement garé et que vous ne montrez aucun signe extérieur d’installation (pas de matériel de camping dehors), vous avez le droit de dormir dans votre voiture pour vous reposer.
🔥 Les feux de camp sont-ils autorisés ?
Non. Les feux de camp sont strictement interdits quasiment partout en Italie, surtout en été, en raison des risques d’incendie très élevés. Ne prenez jamais ce risque, les amendes sont extrêmement lourdes.
🏕️ Et le camping sur terrain privé avec l’accord du propriétaire ?
Oui, c’est tout à fait légal. Si vous demandez la permission à un agriculteur de planter votre tente ou de garer votre van sur son terrain pour une nuit et qu’il accepte, vous êtes dans votre droit. C’est une belle façon de voyager, basée sur la confiance et l’échange.









